Evaluer les besoins de l'entreprise et du salarié
Avant de mettre en place des solutions, il est important d’identifier les besoins du salarié certes, mais aussi ceux de l’entreprise. Ici, il y a une réflexion individuelle à réaliser chacun de son côté pour identifier les besoins des uns et des autres, avant de dialoguer ensemble.
Les besoins de l'entreprise
Le travail de réflexion dans l’entreprise en 3 étapes :
1. Identifier les risques
La conséquence d’une absence imprévue (l’aidant ayant un besoin urgent et non prévisible) est le principal risque de désorganisation pour le fonctionnement de l’entreprise. Il est important d’anticiper les conséquences d’une absence non prévue et de voir comment l’entreprise peut s’en prémunir.
2. Réfléchir à son organisation
Le salarié peut aussi être amené à s’absenter régulièrement et de manière prévisible. Comment l’entreprise peut continuer sa mission et sa production en l’absence de la personne? Là encore, tous les postes ne sont pas équivalents, et les conséquences sont différentes selon les situations.
3. Utiliser les compétences spécifiques développées par les salariés aidants
Les aidants développent des compétences spécifiques qui sont également des atouts pour une entreprise. On retrouve des compétences en communication (de crise), stratégie, négociation, écoute active, organisation… Ces compétences peuvent être aussi utiles pour l’entreprise (relation client, gestion des contentieux, organisation de services…)
Les besoins du salarié
Le salarié doit aussi prendre le temps de son côté pour identifier ses besoins. Quatre axes de réflexion :
1. Identifier le besoin de temps disponible
L’aidance suppose d’avoir du temps pour s’occuper de l’aidé (rendez-vous médicaux réguliers, logistique de vie de l’aidé, mobilisation et coordination de l’équipe socio-médicale….), il s’agit alors d’anticiper ce temps d’absence. Ce temps, va dépendre de la logistique et va évoluer en fonction de la situation de l’aidé.e.
2. Evaluer les besoins d’absence imprévue
Cela peut paraitre paradoxal, d’évaluer l’imprévu. Ici, il ne s’agira pas d’évaluer le besoin en terme de temps, mais plutôt une organisation qui permettra à l’aidant de quitter précipitamment son poste. Comment permettre au salarié de quitter son poste en toute sérénité ? Même si cela est difficilement quantifiable à l’avance, il est nécessaire de réfléchir au protocole pour permettre au salarié de s’absenter “en sécurité”.
3. Connaitre l’indisponibilité durant le temps de travail
Les aidants sont aussi mobilisés durant le temps de travail pour répondre aux imprévus (appels téléphoniques notamment). Comment se rendre disponible pour répondre à ces impératifs sans créer de gêne?
4. Avoir du temps de repos
Souvent oublié dans les protocoles, les salariés aidants ont besoin de repos, plus que n’importe quel salarié. Il est aussi important de réfléchir aux dispositifs permettant au salarié de se ressourcer (respect de pause, pause déjeuner suffisante, congés payés…), mais également être vigilant sur le droit à la déconnexion.
Expériences de vie
Les soutiens extérieurs
Cette réflexion sur les risques liés aux salariés aidants pourrait être intégrée prudemment lors du DUERP (aborder sans l’accentuer à ce stade, la question des besoins autres que professionnels).
Ces temps de recul peuvent être réalisés en compagnie du délégué syndical ou de la médecine du travail.
Une orientation vers une ou une psychologue, permet également au salarié de prendre de recul et mieux identifier les besoins.